dimanche 27 mars 2011

jeudi 24 mars 2011

L'architettura della città

Aldo Rossi
La ville contemporaine (européenne) se formate sous Windows, sans possibilités d’accès aux sources de programmation (Linux)."

François Roche

mercredi 23 mars 2011

la forme d'une ville

« La forme d’une ville change plus vite, on le sait, que le cœur d’un mortel » Baudelaire, cité par Julien Gracq

mardi 8 mars 2011

Cité subjective




À cet égard, une reconversion écosophique des pratiques architecturales et urbanistiques pourrait devenir tout à fait décisive. L’objectif moderniste a longtemps été celui d’un habitat standard, établi à partir de prétendus « besoins fondamentaux déterminés une fois pour toutes .» Je pense ici au dogme qu’a constitué ce qu’on a appelé la « Charte d’Athènes », en 1933, représentant la synthèse des travaux du CIAM (Congrès international d’architecture moderne) dont Le Corbusier donna une version commentée, dix ans plus tard, et qui fut le credo théorique de plusieurs générations d’urbanistes. Cette perspective de modernisme universaliste
est définitivement révolue. Les artistes polysémiques, polyphoniques,que doivent devenir les architectes et les urbanistes, oeuvrent avec une matière humaine et sociale qui n’est pas universelle, avec des projets individuels et collectifs qui
évoluent de plus en plus vite et dont la singularité — y compris esthétique — doit être mise à jour à travers une véritable maïeutique, impliquant, en particulier, des procédures d’analyse institutionnelle et d’exploration des formations subjectives
inconscientes. Dans ces conditions, le dessin architectural et la programmation urbanistique doivent être considérés dans leur mouvement, dans leur dialectique. Ils sont appelés à devenir des cartographies multidimensionnelles de la production de subjectivité.
Les aspirations collectives changent et changeront demain de plus en plus vite. Il convient que la qualité de la production de cette nouvelle subjectivité devienne la finalité première des activités humaines, et, à ce titre, des technologies appropriées doivent être mises à son service. Un tel recentrement n’est donc pas seulement affaire de spécialistes mais requiert une mobilisation de toutes les composantes de la « Cité subjective » .

FÉLIX GUATTARI

http://www.revue-chimeres.fr/drupal_chimeres/files/17chi07.pdf

dimanche 6 mars 2011

Urbanisme et Science Fiction


J’ai souvent pour habitude de dire que l’urbanisme m’inspire l’image d’une science bâtarde, à mi chemin de tout. Jamais tout à fait ceci, ni tout à fait cela, l’urbanisme paraît souvent hésiter, tiraillé par la complexité de sa position. La « science urbaine » ce n’est pas tout à fait de la ville, ce n’est pas non plus de la sociologie, de l’économie ou encore de l’environnement . En fait, l’urbanisme pourrait être tout et rien à la fois (vivant et mort , comme le chat de Shrödinger), une nébuleuse, un amas abscons de choses et de composants, une véritable cuisine de mousquetaires, dont seule Maïté semble connaître le liant qui marriera justement, l’ensemble des ingrédients.

Comme pour ne pas arranger les choses, l’urbaniste de cirque doit la plupart du temps jongler avec des termes dont il ignore presque, sinon complètement, la sémantique et le sens originel. L’idée de « ségrégation » en est de cela, en est tout particulièrement de ces mots qui disent ce que chacun veut bien entendre ou voir à son irruption, là, au hasard d’un débat, d’une discussion. Est-ce que l’on parle de ségrégation sociale, spatiale ou bien d’un peu des deux; de socio-spatiale? Et si j’oublie la raciale, est-ce que je fais de la ségrégation? En fait, une ségrégation accompagne souvent l’autre, sans que cela ait valeur de vérité. Dans l’Exposition coloniale, Erik Orsenna nous donne à voir la ville de Londres sous l’angle de la ségrégation socio-spatiale:


« Très vite, il distingua les trois villes juxtaposées qui constituent Londres. A l’est, le port. Au centre, les banques. A l’ouest, vivaient les riches. A l’est grouillaient les choses et des pauvres si pauvres que les choses les avaient accueillis dans leur domaine. Au centre, régnait le papier, car les banquiers, préoccupés d’abord d’hygiène, n’avaient rien de plus pressé que de transmuer en assignats inodores le puant clapotis des choses. A l’ouest prospéraient les jardins où les riches flânent ».

La ségrégation spatiale ou socio-spatiale s’envisage aujourd’hui d’abord et avant tout dans son rapport au territoire de la ville. Dans son rapport à l’horizontalité. Erik Orsenna aborde ainsi la notion de juxtaposition d’entités spatiales dissociables les unes des autres du fait qu’elles incluent et rejettent tout à la fois (des fonctions, des populations, etc.). Dans la cité du futur, celle que nous présente la science fiction des films notamment, la ville sera moins américaine, horizontale, qu’elle ne sera verticale et dense à l’image de la ville hypertrophiée du 5ème élément de 1996; Epoque lointaine et bénit des dieux, ou Luc Besson réalisait encore de véritables films…




Dans la plupart des cas, la ville futuriste fonde son organisation et sa structure sur des réalités urbaines contemporaines du lieu et de l’époque à laquelle elle a été imaginée. Dans les années 20, la ville futuriste est esthétique, aseptisée et plus ou moins symbole de progrès (Métropolis de 1926). Passée la seconde guerre mondiale et les années 60 notamment, elle semble tout à fait autre chose. Plus sombre et décadente; c’est la ville de Blade Runner (1982). L’invariant de ces films et de ces époques, c’est la ségrégation qui se joue d’abord à la verticale. Dans de nombreuses oeuvres et longs métrages, la ville ne se décomposent plus en territoires horizontaux mais bien plutôt en tranches verticales, ou la ville haute est le siège de l’élite et ou la ville basse, celle des premiers niveaux et du substrat (villes souterraines dans Demolition Man), abrite les classes indigentes, les prolos et la misère (Métropolis, Blade Runner, Total Recall, Star Wars, Sin City, etc.).

Dans Les monades urbaines de Robert Siverberg (1971), les hommes habitant une planète surpeuplée, vivent au sein d’immenses mégalopoles érissées de grattes-ciel (les monades) de plus de mille étages et pouvant abriter près de 800 000 individus. La plupart ne connaissent que leur tour, voire pour certains, n’ont de monde que leur niveau. Ici la ségrégation et la dispersion des classes sociales à travers la ville s’effectue à nouveau à l’horizontale. Plus l’on grimpe, plus les hommes s’approche physiquement et spirituelement de Dieu.
Mais pourquoi au fait? Pourquoi les riches en haut et les pauvres en bas? Si la réponse ne tient assurément pas dans le fait que les riches supportent mieux que les autres le manque d’oxygène, elle ne tient pas non plus uniquement que de la symbolique et du parralèle domination sociale/ position élevée. En fait, si les riches, les pauvres et la classe moyenne (dont on ne parle d’ailleurs jamais dans les films de science fiction et dans la politique actuelle) sont là ou ils sont dans la ville du futur, c’est d’abord et avant tout à cause d’une histoire d’ascenseur et de nature humaine, par essence fainéante. Avant le début du XXeme siècle et la relative démocratisation de la technique de déplacement vertical, le schéma riche/pauvre, haut/bas au sein des villes étaient à l’inverse de ce qu’il est aujourd’hui (je vous laisse le soin d’opérer la transposition). Alors que les rez-de-chaussée et les premiers étages se destinaient à recevoir les classes les plus aisées et les plus faignantes de la société (l’image du bourgeois débordant de son costume), les hauteurs et les toits étaient le lieu des petites mains et des travailleurs de la ville. Au prix de l’effort physique, il faut croire que l’homme acceptait donc de s’abstraire de la symbolique.



Aujourd’hui dans les métropoles, les immeubles équipés d’ascenceurs sont souvent le reflet édulcoré de ce que nous présente la science-fiction urbaine. Les plus gros loyers sont à portée des nuages et du panorama, les autres se satisferont du bruit et de la pollution (l’image du painthouse new yorkais ou l’homme d’affaire, le riche, le puissant ou l’artiste domine et écrase la ville de son regard).
A l’heure actuelle, ou les débats s’orientent de plus en plus, bardés d’oeillères, vers la constitution d’une ville durable, compacte, mixte et souvent verticale (position que ne partagent pourtant pas les Verts ), il y a peut être des « chances » pour que la ségrégation deviennent moins spatiale et horizontale, que bientôt (qui sait!), aérienne et verticale.

Josselin Thonnelier


http://www.urbanews.fr/urbanisme-et-science-fiction-la-segregation-sera-verticale-ou-ne-sera-pas.html


mercredi 2 mars 2011

Transformer le passé pour le rendre contemporain


«Longtemps les architectes ont considéré que ce qu’on appelait la réhabilitation ou la restauration n’allait pas dans le sens de la modernité. Moi, quand je suis sorti de l’école, j’avais décidé de ne pas construire et de ne faire qu’un acte d’entretien ou de transformation. Et contrairement à ce que pensent les architectes, quand vous transformez un bâtiment existant, vous parlez plus d’architecture que quand vous construisez un bâtiment neuf. Car dans ce cas vous faites un acte d’autorité sur une collectivité en faisant croire que vous êtes le seul à pouvoir faire cet acte de construction et que toute critique serait une atteinte à la liberté de création. Alors que quand vous réhabilitez, réparez ou restaurez un bâtiment, vous avez comme interlocuteurs le futur usager ou le commanditaire, l’architecte qui est donc le transformateur, et aussi un troisième qui est le bâtiment existant qui se met sans cesse devant vous et vous dit: j’ai été construit avec tel matériau qui n’existe peut-être plus aujourd’hui, alors faut-il le garder, le remplacer ou le recycler ? Je suis contre la table rase et pour la transformation des choses qui existent. Pas pour tout garder sous prétexte que le passé est indispensable, mais au contraire pour le transformer et faire qu’il devienne contemporain. C’est pourquoi j’ai souvent utilisé des bâtiments ou des œuvres d’art pour «mettre en scène» ma méthode».

Patrick Bouchain : une architecture humaniste et libertaire

mardi 1 mars 2011

L'architecture du bonheur


Ce qui rend l'architecture aussi problématique , c'est la fragilité de son aptitude à garantir le bonheur sur laquelle repose son droit à notre attention. Si un édifice attrayant suscite à l'occassion une humeur joyeuse, il y a des moments où les lieux les plus agéables sont incapables de dissiper notre tristesse ou notre misanthropie.

Nous pouvons nous sentir anxieux et envieux même si le marbre du sol sur lequel nous nous tenons a été importé d'une lointaine carrière, et si on a choisi un bleu apaisant pour peindre les châssis délicatement sculptés des fenêtres. Notre baromètre interne peut être insensible aux efforts qu'on a faits pour créer une fontaine ou une harmonieuse rangée de chênes. Nous pouvons avoir une dispute qui se termine par des menaces de divorce dans un bâtiment conçu par Geoffrey Bawa ou Louis Kahn. Les édifices nous invitent quelquefois à partager une humeur que nous nous trouvons incapables d'éprouver. La plus noble architecture peut parfois faire moins pour nous qu'une sieste ou un cachet d'aspirine.

L'architecture du bonheur , Alain de Botton

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